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La fin du Web… Sérieusement!

ERP

 
Sérieusement…

Je n’ai pas l’habitude et, surtout, je n’ai pas d’intérêt pour le sensationnalisme, la polémique pour la polémique, bref pour la démagogie. Mais là, la désinformation est un peu trop exagérée pour moi. Excusez donc ce billet peut-être un peu plus émotif; je reprendrai mes sens pour le prochain.

Mon titre se veut un clin d’œil à un récent article paru le 9 février dernier sur Forbes, un article au titre de « The End of ERP ».

Je remercie Nicolas Roberge, que j’apprécie beaucoup et que je salue en passant, d’avoir servi de courroie de transmission en relançant la diffusion de l’article en question. En fait d’entrée de jeu, je dois dire que c’est le titre « The End of ERP » lui-même qui m’a dérangé plutôt que l’idée générale que Monsieur Tzuo voulait exprimer, du moins, je l’espère.

À la vitesse à laquelle nous nous tenons informés et que nous faisons dorénavant nos lectures, je n’apprécie pas beaucoup ce type de titre qui lance une affirmation erronée, une information qui peut demeurer le message central à l’esprit du lecteur pressé. De plus, je l’avoue, difficile pour moi de rester silencieux lorsqu’on vient jouer sur mon terrain. Nicolas cherchait-il à déclencher une réaction? En tout cas, j’ai mordu!

Sérieusement…

J’ai lu et relu l’article de Monsieur Tien Tzuo, CEO de Zuora, et vraiment, avec tout le respect que je suppose devoir lui porter pour ses réalisations, je suis très surpris de voir une personnalité de tant d’envergure se prêter à ce type de désinformation facile qui vise, bien sûr, à positionner son approche corporative comme étant l’avenir.

Évidemment, je n’ai rien contre le fait de positionner sa compagnie avantageusement par des écrits pertinents dans les bons médias. Au contraire. Toutefois, j’apprécie davantage ceux qui le font à partir d’une information fondée que ceux qui tentent de le faire avec tambours et trompettes pour leurs fins sans regard au fondement de l’information qu’ils divulguent.

Ainsi, j’encourage premièrement les lecteurs intéressés à se rappeler la définition du concept « ERP » avec la définition de Wikipédia.

Quand vous aurez fait lecture de cette définition, je vous prie de m’aviser si elle va à l’encontre de la mobilité, de l’interconnectivité, de l’interopérabilité, du nuage informatique, bref de tout ce qui est associé aux caractéristiques essentielles à posséder par l’entreprise qui souhaite évoluer avec succès dans la nouvelle ère du Web.

Au contraire de ce qu’avance Monsieur Tzuo, le concept ERP n’est pas strictement centré sur la notion de produit en oubliant le client.

Le concept ERP est d’abord et avant tout centré sur les processus et la fluidité de l’information afin d’accroître la productivité et la qualité décisionnelle. On touche ici à l’ensemble des pôles opérationnels d’une organisation. Parlez-en à Gartner qui a été le premier à lancer le terme.

Alors, on se comprend: le concept « ERP » n’a rien à voir avec les notions de modèle d’affaires « Services » (Subscription Economy) ou modèle d’affaires « Produit » (Product-based Economy).

Si Monsieur Tzuo n’a pas trouvé de réponse avec le concept ERP à ses questions fondamentales; « Who are my customers?, How can I price this service the way I want to?, Where’s the renew Button?, Why can’t I sell to everyone? What’s going on with my financials? » et bien…c’est simplement parce que les réponses ne sont pas uniquement dans la technologie, mais bien toujours dans la façon de les exploiter.

Ce sur quoi Monsieur Tzuo aurait dû insister dans son article, et qui transpire, un peu j’en conviens, c’est qu’effectivement les anciens modèles d’affaires ne tiennent plus. Qu’effectivement le client doit être dorénavant le centre de nos préoccupations. Que le Web offre d’innombrables nouvelles possibilités pour mieux fidéliser notre clientèle à des coûts substantiellement plus bas. Que l’entreprise qui néglige d’accepter tous les faits précédents est vouée à disparaître de la carte éventuellement.

Ai-je mentionné une approche « SaaS » ou une application Web Base quelconque ou une application SAP classique?

Oui le concept ERP doit évoluer dans son implantation en entreprise en profitant des plus récentes possibilités technologiques. Mais l’entreprise qui décide d’aller de l’avant avec ce type de projet doit d’abord choisir le modèle économique qu’elle considère le meilleur pour son secteur d’activité et elle évalue ensuite les systèmes ERP en mesure de bonifier le plus possible le modèle d’affaires privilégié.

Sérieusement…

Ce qui importe ici pour être fidèle à mes convictions professionnelles, c’est d’encourager le gestionnaire sérieux à ne pas déclencher automatiquement une remise en question complète de ses façons de faire chaque fois qu’il atterrit sur un article qui annonce la fin prochaine d’une technologique qu’il exploite. Les nouvelles possibilités technologiques « challengent » quotidiennement nos façons de faire et, dans cette optique, il faut demeurer lucide et objectif, en plus d'aiguiser constamment notre vision d’affaires pour faire évoluer notre entreprise.

Lancer gratuitement le message « La fin des ERP » avec comme toile de fond justificatrice les nouvelles possibilités du Web pour générer automatiquement une entreprise plus agile et plus performante, c’est comme affirmer « La fin de la nourriture » pour avancer et justifier l’idée que bientôt nous carburerons aux pilules pour gagner du temps. Oui, peut-être, mais on aura encore besoin de nourriture… Du moins à ce que je connais actuellement de la biologie humaine. Au risque d’en décevoir certains, le concept de « nourriture » risque de perdurer un petit moment, même si le concept doit évoluer et prendre une autre forme, emprunter un autre support dans le futur.

Tant qu’à y aller avec de telles affirmations, tient pourquoi pas la fin du monde en 2012!

Bizarre, j’ai un sentiment de déjà entendu, ce qui n’est rien de rassurant.

Sérieusement…

Bonne gestion!

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